Les problèmes de prise de poids excessive peuvent être classés dans ce qu’il faut appeler aujourd’hui des « pathologies frontières ». Nous voulons dire que
ces syndromes débordent le domaine médical, que les outils thérapeutiques classiques ne jouent plus et qu’en fait, ils ne sont pas fait pour ça. Il faut bien constater la situation d’échec ou
l’insuffisance des solutions envisagées.
A ce désarroi s’ajoute l’impossibilité – plus particulièrement en France – d’une prévention authentique qui repose sur la capacité pour chacun d’entre
nous :
- De repérer une faille, un trouble organique : reconnaissance précoce d’un déséquilibre
- De la possibilité d’agir et d’affronter le trouble sans passer par la panoplie médicale et pharmaceutique qui n’a un sens et une efficacité que
dans une pathologie installée.
Nous abordons notre corps à partir de nos croyances culturelles et nos mécanismes d’approches de la réalité corporelle sont liés à la perception scientifique
occidentale. C’est l’histoire d’un corps humilié en regard du mental, un corps peu accessible et peu déchiffrable, pour la plupart, et dominé par le mental.
Il est remarquable de constater qu’à l’école, nous apprenons beaucoup de choses mais pas que nous avons un corps qui peut être ressenti, écouté et
entendu.
Depuis une dizaine d’années, nous organisons des sessions de régularisation du poids, utilisant exclusivement l’énergétique chinoise (Qi Gong).
La particularité de la méthode est de travailler sur tous les poids.
Derrière le poids physique se cache toujours une plénitude du cœur et tout se passe comme si l’estomac ne cessait de vouloir seconder des problèmes qui se jouent
ailleurs. Notre action porte sur une triple nourriture :
- Nourrir le cœur avec de la sérénité, de la légèreté et de la beauté quotidienne. Si le cœur est plein de préoccupations, de soucis,
d’irrésolutions, il ne pourra rien recevoir, rien absorber ; la prise de nourriture devient une sorte de solution, une compensation : la capacité d’absorber du nouveau.
- Nourrir le Qi (l’énergie) : c’est lui, le grand sculpteur des formes, c’est lui qui assure le bon fonctionnement des organes digestifs qui
seront toujours perturbés s’il est entravé dans la vivacité de son mouvement.
- Et enfin, nourrir le corps : cela est bien sûr nécessaire, incontournable pour se maintenir en vie. Mais la véritable rassurance se trouve
dans les « aliments du cœur », dans l’appétit qui est dans ce vide, à l’intérieur du cœur. Si l’estomac s’efforce de compenser ces insatisfactions, ces plénitudes du cœur, c’est ici
dans la plénitude et l’excès.
Dans les prises de poids excessives, il va de soi que l’alimentation joue un rôle majeur. Il est évident que nous sommes à cet égard dans un temps de grande
incertitude : les interdictions, les régimes, les coupes faim médicamenteux … autant de clés habituelles qui sont devenues obsolètes.
La perception sensorielle n’est pas considérée dans l’analyse occidentale ; essentiellement basée sur ses concepts physico-chimique, elle dissocie les
nutriments en protéines, glucides, lipides, vitamines et … oméga, etc. Cela est encore affaire de spécialiste et peu motivant pour ceux à qui on prescrit des rations calculées en fonction de ces
paramètres. Le calcul du besoin calorique appartient à la même grille de lecture.
La question essentielle de l’alimentation, c’est d’arriver à savoir, à sentir ce dont notre corps a réellement besoin pour maintenir sa structure et produire l’énergie nécessaire à l’ensemble de nos mouvements, de nos activités (que devons-nous manger pour augmenter notre potentiel énergétique et non pour produire l’inverse ?).
En fait très vite, nous avons constaté que nous ne pouvons pas proposer le même travail à ceux qui veulent perdre quelques kilos et à ceux qui présentent une
situation d’obésité.
- Pour les premiers, la conscience de l’objectif est, le plus souvent, évidente et la prise de décision en ce qui concerne les pratiques proposées est toujours
déterminante.
- Pour les seconds, dans un premier temps, le principe de la Méthode – travailler tous les poids – est très bien accepté. Mais dans l’obésité, il y a une
installation dans le symptôme, dans le poids physique, la personne concernée peut légitimement trouver injuste cette évaluation du regard extérieur à partir de ce qu’elle montre à l’extérieur. Le
poids physique devient alors un élément de révolte : « si on m’aime, il faut me prendre comme je suis ».
Tous se passe comme si le symptôme devenait la cause première : une partie de soi à laquelle nous n’avons pas envie de toucher ; il devient, alors, une
sorte de sécurité et de protection.
Mais sans conscience, tout est vain, sans reconnaissance du préjudice causé par le poids excessif, toute démarche est vouée à l’échec. Dans ce cas là, notre méthode est bien acceptée lorsqu’elle s’efforce d’amener à la clarté « les poids émotionnels, invisibles » mais le travail sur le poids visible, la plénitude excessive des formes, peut être remis en question. Le symptôme visible, évolutif devient alors la cause de résistances et s’accompagne d’un déni de l’apparence physique.
En fait, les outils que sont nos techniques restent toujours identiques et agissent en continu par la répétition quotidienne. Par contre, notre Méthode nous amène à remanier, à modifier la manière de nous en servir à partir des situations que nous observons.
Nous devons savoir que, lorsque nous travaillons sur l’humain, il n’y a pas d’outils en cristal avec une pérennité absolu, le savoir-faire, en la matière, s’acquiert avec le temps et c’est sans doute très bien comme çà !