Nous confondons souvent la prévention avec un renforcement médical et pharmaceutique sur des pathologies installées. D’ailleurs, nous fonctionnons à partir d’un corps que nous reconnaissons, que nous entendons seulement dans la souffrance et le plaisir, les formes extrêmes de la présence corporelle et pour le reste, c’est de l’indifférence.
Culturellement et sans doute plus que les autres pays européens, nous avons une science du corps qui nous éloigne du corps ressenti, écouté, du corps vivant qui permet à chacun de percevoir ses failles, ses souffrances à leur commencement bien avant que la pathologie ne s’enracine et ne soit alors du ressort des techniques sophistiquées dont dispose la médecine occidentale.
Combien de personnes, ayant de petits signaux, de petits malaises, ressortent d’un entretien médical ou d’examens pointus avec l’idée que tout va bien et un alibi pour ne rien changer à leurs habitudes alors que le processus pathologique se poursuit … même si cela n’est pas encore perceptible dans la structure !
L’école est significative à cet égard : on y apprend beaucoup de choses sauf l’écoute fine du corps. L’activité physique, les sports en général pratiqués à l’école, sont essentiellement musculaires et impliquent souvent une relation dure au corps (le terme de « machine » est alors utilisé pour évoquer le corps) et dans un contexte de compétition.
La compétition est partout aujourd’hui, ne pourrait-il y avoir un espace ou le corps pourrait s’épanouir en paix !
Il y a une perception du corps qui nous manque, une logique de la vie impossible dans notre culture qui a toujours fonctionné à partir de la prédominance absolue du mental sur le corporel.
En fin de compte, c’est de la douleur et une perte d’argent ; tôt ou tard, chez nous c’est souvent tard, il nous faudra envisager une nouvelle perception du corps, d’un corps accessible et déchiffrable par le plus grand nombre. Nous avons à nous réapproprier les droits inaliénables du corps vivant … peut-être qu’avec l’obésité, l’hypertension artérielle (HTA) et le syndrome d’Alzheimer, ces pathologies qui débordent le domaine médical qui n’a rien à proposer, nous serons inciter à développer des comportements nouveaux pour une prévention véritable.
Cette logique existe, il suffit de l’emprunter aux démarches énergétiques chinoises. Comme cela est en train de se faire en Allemagne, en Angleterre, et plus difficilement et plus lentement en France. Les résistances au changement y sont toujours plus grandes.
Nous pouvons apprendre de la différence.